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Page:Roucher - Les mois, poëme en douze chants, Tome II, 1779.djvu/289

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S’y déployant en arc, trace une obscure voie,
S’allonge, et parvenue aux portes d’occident,
Vomit, nouvel Hécla, les feux d’un gouffre ardent.

Dans les flancs du brouillard, la flamme impétueuse
Vole, monte et se courbe en voûte lumineuse,
Qu’une autre voûte encor, plus brillante, investit.
Tandis que dans leurs feux la vapeur s’engloutit,
Ces dômes rayonnans s’entr’ouvent, et superbes,
Lancent en javelots, en colonnes, en gerbes,
En globes, en serpens, en faisceaux enflammés,
Tous les flots lumineux sous la nue enfermés.
Mais ô crédulité ! Dans l’aurore pôlaire,
Le peuple voit ses dieux, qui, brûlans de colère,
Menacent à la fois d’un vaste embrasement
Et la terre et les mers et le haut firmament.
Le romain y lisoit ses discordes civiles,
Le triomphe des rois, la chûte de ses villes :
Athènes y plaça le palais radieux,
Où Jupiter, en maître assis parmi les dieux,
Le tonnerre à la main, déployoit sa puissance.
Songes, à qui l’erreur a donné la naissance,
Évanouissez-vous ; la vérité paroît :