Page:Rouquette - Meschacébéennes, 1839.djvu/108

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Le navire grondant en trente jours arrive,
M’emportant endormi :
Je m’éveille…ô bonheur ! c’est le ciel, c’est la rive,
Le port d’un peuple ami !

Et tout émerveillé de ce lointain voyage,
Abreuvé d’un air pur,
D’une aile indépendante, au-dessus du nuage,
Je me perds dans l’azur ;

Dans l’espace sans fin, comme dans mon domaine,
Libre d’un long repos,
De l’un à l’autre bout du ciel je me promène
Et plane sur les flots ;

Et puis je redescends de l’abîme des nues,
Sur de rians coteaux,
Mêlant un cri sauvage à des voix inconnues
D’harmonieux oiseaux ;

Et de bonheur ému, sur la rive étrangère,
Oublieux exilé,
Loin des bayous aimés de ma belle pinière,
Je semblais consolé ;