Page:Rouquette - Meschacébéennes, 1839.djvu/109

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Et tout me souriait…je me sentais à l’aise,
Hôte d’un nouveau sol,
Quand soudain, à mes yeux apparaît d’un mélèze
Le lointain parasol…

Je tressaille…et tendant mes deux ailes rapides,
D’extase transporté,
Je vole au dôme vert de l’arbre des Florides,
Du Bayou-Liberté !

Et j’aspire, enivré, son parfum de résine,
Haletant, éperdu,
A son feuillage aimé qui mollement s’incline
Je reste suspendu !

Il me semble revoir ma belle Louisiane !
Bercé d’un songe vain,
Je crois dormir encor sur la verte liane,
A l’ombre du ravin…

Et puis…mon front retombe, avec mélancolie,
Comme un roseau mouvant,
Comme une fleur des bois qui se penche, qui plie
Sous l’haleine du vent.