Page:Rouquette - Meschacébéennes, 1839.djvu/130

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Quand la brise des nuits qui fraîchit et s’élève
L’entraîne mollement,
Que le frêle lien qui l’attache à la grève
Cède insensiblement.

Un brouillard épaissi recouvre, comme un voile,
La grondante cité.
Je contemple, au lointain, le grand Arc de l’Étoile,
L’Obélisque attristé

Dont le fût pluvieux, comme un cratère fume,
Et dans les cieux se perd :
Il semble regretter, sous un linceul de brume,
Le soleil du désert.

Potavéri créole, exilé solitaire,
Sous un ciel obscurci,
Fils d’une zone en feu, d’une brûlante terre,
J’ai froid…je souffre aussi…

Hélas ! il fut un temps où, pèlerin poëte,
Au sortir du vaisseau,
Je retrouvais toujours, pour abriter ma tête,
Au sol de mon berceau,