Page:Rouquette - Meschacébéennes, 1839.djvu/58

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Qui, je suis un rêveur ! au branle de la rame,
Au bruit de l’aviron,
En des songes sans fin, j’aime à bercer mon âme
Comme Goethe et Byron ;

Oui, je suis un rêveur ! Calme, l’âme attendrie,
Dans ma forêt priant,
J’aime le chant lointain des cailles de prairie
Comme Chateaubriand ;

J’aime, au désert, ces nuits d’Amérique si belles,
Quand paisible, l’été,
Sous les magnolias arrondis en ombelles
Je m’endors abrité ;

Comme le pèlerin d’Amérique et d’Asie,
L’Homère de nos jours,
Ce roi de la Nature et de la Poésie,
Oh ! j’aimerai toujours

Ces tableaux des déserts d’une grande nature
Que sa prose a dépeints,
Le soleil embrasant la longue chevelure
Des granitiques pins ;

Dans l’obscure savane, une yeuse isolée
Au feuillage tremblant,