Page:Rouquette - Meschacébéennes, 1839.djvu/90

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La Nature semble endormie,
Le front d’un nuage voilé ;
Nul souffle sur l’onde assoupie :
Dieu guide le pauvre exilé !

Je pars… adieu, pinière sainte !
Adieu, mes deux cyprès jumeaux !
Adieu, vieux chênes de l’enceinte,
Mélèzes verts, aux frais rameaux !
Caché sous vos voiles de mousse,
Je ne goûterai plus, l’été,
L’ombre et la sieste si douce :
Dieu guide le pauvre exilé !

Je pars… et pour toujours peut-être,
Sans espérance de retour ;
Loin des bayous qui m’ont vu naître,
Je fuis, le cœur brisé d’amour.
Des pins la sauvage harmonie
Hélas ! ne m’a point consolé ;
Il me faut le ciel d’Italie !
Dieu guide le pauvre exilé !