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LES POÈTES BRETONS FRANÇAIS 119

l’essor à bien des talents. Eugène et Victor Hugo, parents de Trébuchet par leur mère, y ont collaboré. Mellinet fut le protecteur d’une jeune fille charmante, Elisa Mercœur. On peut dire qu’elle eut un grain de génie, tant elle était possédée par la passion de l’art. Elle dut son nom à la rue de Nantes oii elle est née, le 24 juin 1809. Dans son portrait par Achille De- véria, avec son cou de cygne et ses belles épaules tombantes, elle laisse l’impression d’une âme radieuse, prête à s’envoler vers la gloire. Ce portrait a été fait après sa mort et suivant un croquis esquissé par Elisa elle- même, dit sa mère. Il en existe un autre, moins gracieux, à cause du costume, mais plus exact, plus serré, qui a été dessiné à Nantes par le peintre Mulnier, en 1827, et qui se trouve en tête de la première édition de ses œuvres. Son visage y est animé d’une expression plus vive. Les yeux reflètent à ce moment une joie intime. C’était l’heure de l’espérance. Sa confiance dans l’avenir fut vite détruite et son bonheur brisé. C’est assez d’un printemps ; je ne veux pas d’hiver.