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120 LA POÉSIE BRETONNE AU XIXe SIECLE

disait-elle. Son souhait fut rempli; mais son printemps ressembla aux jours de mars et d’avril où les perce-neiges fleurissent au milieu des ouragans et des gelées, traversés de quelques rayons, plutôt qu’aux tièdes journées de juin, toutes parfumées de jacinthes et de roses. Dans une ode à V Illusion ^ elle avait écrit ces vers : L’homme te doit ce qu’il éprouve ; Même sous la neige d’hiver Son souvenir plonge et retrouve Aujourd’hui ce qui fut hier. Illusion, ta voix fidèle Doucement toujours lui rappelle Et ses pensers et ses amours. Son cœur encore est plein de flamme, Et la jeunesse de son âme Lui semble celle de ses jours. Ainsi, comme un ami fidèle Qui veille auprès de son ami, Tu soutiens, alors qu’il chancelle. Le courage, hélas ! endormi. C’est toi qui sur l’homme prononces ; Couronné de fleurs ou de ronces, Il est l’esclave de ta loi ; Si la voix de la mort l’appelle.