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LES POÈTES BRETONS FRANÇAIS 267

Car ces mers, ces forêts et leurs vastes clairières, Ces monts où le renard vient glapir chaque soir, Et la clochette bleue et les hautes bruyères, L’essaim noir des corbeaux fuyant vers le bois noir ;

Tout cela m’inspira d’étranges rêveries...

Il faut reconnaître que ces vers sont beaux, vibrants et pittoresques. En les lisant, je crois revoir la forte encolure, le teint coloré, la barbe fauve du poète chasseur. Si Hippolyte de Lorgeril avait mieux suivi quelques-uns des conseils de Boileau, qui en donnait parfois de bons, il aurait laissé beaucoup d’autres vers pareils à ceux-là ; car il avait un riche fonds poétique, dont il n’a pas su tirer parti avec assez de goût.

Les fées du Morbihan avaient mis le don de la grâce dans le berceau de Jules de Francheville (1814-1866). Son volume Foi et Patrie, publié en 1850, contient des poèmes remplis d’idées charmantes, mais revêtues d’un style souvent mou et flottant. « Ils sont nés, dit-il, « sur le bord des mers, dont ils reflètent les « aspects, comme ces algues marines qui ne se « détachent du rivage que pour s’engloutir. »