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270 LA POÉSIE BRETONNE AU XIX*" SIECLE

Ce doux rêveur mourut en 1866, à son manoir de Truscat, près de Sarzeau, où il vivait très retiré.

Emile Péhant, qui devait chanter les guerres sanglantes du XIV°, siècle terminées par le traité de Guérande, était né dans cette petite ville, le 19 janvier 1813. Ses yeux d’enfant furent vivement frappés par les vieilles tours, les douves verdâtres, les rues silencieuses et cette église collégiale de Saint-Aubin, aux vitraux éclatants, aux sombres murailles de granit, où, pour conserver sa mémoire, on voit aujourd’hui, gravé sur le marbre blanc, un de ses sonnets à la Vierge.

Il était fils d’un médecin, amateur de poésie. L’ayant perdu très jeune, il partit pour Paris, avec l’espoir d’y trouver la gloire et la fortune. Il n’y rencontra qu’une affreuse misère, dont il a parlé en termes poignants, dans un volume de Sonnets publiés en 1835. Ses amis Alfred de Vigny et Villemain l’en tirèrent, en l’envoyant comme professeur au collège de Vienne, où il se lia intimement avec Ponsard, puis au collège de Tarascon, où il eut pour élève Joseph Roumanille. Ce dernier a raconté, dans des