Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t11.djvu/249

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genre-humain & par l’honneur d’y contribuer, lui dictoit un langage digne d’une si grande entreprise. Contraint par- là de s’occuper fortement & long-tems du même sujet il assujettit sa tête à la fatigue de la réflexion, il apprit à méditer profondément, & pour un moment il étonna l’Europe par des productions dans lesquelles les ames vulgaires ne virent que de l’éloquence & de l’esprit, mais ou celles qui habitent nos régions éthérées reconnurent avec joie une des leurs,

Le François.

Je vous ai laisse parler sans vous interrompre, mais permettez qu’ici je vous arrête un moment......

Rousseau.

Je devine.... une contradiction, n’est -ce pas ?

Le François.

Non, j’en ai vu l’apparence. On dit que cette apparence est un piège que J. J. s’amuse à tendre aux lecteurs étourdis.

Rousseau.

Si cela est, il en est bien puni par les lecteurs de mauvaise foi qui sont semblant & s’y prendre pour l’accuser de ne savoir ce qu’il dit.

Le François.

Je ne suis point de cette derniere classe & je tache de ne pas être de l’autre. Ce n’est donc point une contradiction qu’ici je vous reproche, mais c’est un éclaircissement que je vous demande. Vous étiez ci-devant persuade que les livres qui