Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t11.djvu/250

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portent le nom de J. J. n’étoient pas plus de lui que cette traduction du Tasse si fidelle & si coulante qu’on répand avec tant d’affectation sous son nom. Maintenant vous paroissez croire le contraire. Si vous avez en effet change d’opinion, veuillez m’apprendre sur quoi ce changement est fonde.

Rousseau.

Cette recherche fut le premier objet de mes soins. Certain que l’auteur de ces livres & le monstre que vous m’avez peint ne pouvoient être le même homme, je me bornois pour lever mes doutes à résoudre cette question. Cependant je suis sans y songer parvenu à la résoudre par la méthode contraire. Je voulois premièrement connoître l’auteur pour me décider sur l’homme, & c’est par la connoissance de l’homme que je me suis décide sur l’auteur.

Pour vous faire sentir comment une de ces deux recherches m’a dispense de l’autre, il faut reprendre les détails dans lesquels je suis entre pour cet effet ; vous déduirez de vous-même & très-aisément les conséquences que j’en ai tirées.

Je vous ai dit que je l’avois trouve copiant de la musique à dix sols la page ; occupation peu sortable à la dignité d’auteur, & qui ne ressembloit gueres à celles qui lui ont acquis tant de réputation tant en bien qu’en mal. Ce premier article m’offroit déjà deux recherches à faire : l’une, s’il se livroit à ce travail tout de bon ou seulement pour donner le au public fur ses véritables occupations : l’autre, s’il avoit réellement besoin de ce métier pour vivre, ou si c’étoit une affectation de simplicité ou de pauvreté pour faire l’Epictete & le Diogene, comme l’assurent vos Messieurs.