patriotes de cette Nation qui lui faisoit un devoir d’humanité des soins qu’il lui imposoit.
Enfin malgré la résolution qu’il avoit prise en arrivant à Paris de ne plus s’occuper de ses malheurs ni de reprendre la plume à ce sujet, les indignités continuelles qu’il y a souffertes, les harcellemens sans relâche que la crainte qu’il n’écrivît lui à fait essuyer, l’impudence avec laquelle on lui attribuoit incessamment de nouveaux livres, & la stupide ou maligne crédulité du public cet égard ayant lasse sa patience, & lui faisant sentir qu’il ne gagneroit rien pour son repos à se taire, il a fait encore un effort & s’occupant derechef malgré lui de sa destinée & de ses persécuteurs, il a écrit en forme de Dialogue une espece de jugement d’eux & de lui assez semblable à celui qui pourra résulter de nos entretiens. Il m’a souvent proteste que cet écrit étoit de tous ceux qu’il a faits en sa vie celui qu’il avoit entrepris avec le plus de répugnance & exécute avec le plus d’ennui. Il l’eut cent sois abandonne si les outrages augmentant sans cesse & pousses enfin aux derniers excès ne l’avoient force malgré lui de le poursuivre. Mais loin qu’il ait jamais pu s’en occuper long-tems de suite, il n’en eut pas même endure l’angoisse si son travail journalier ne fut venu l’interrompre & la lui faire oublier. De sorte qu’il y a rarement donne plus d’un quart-d’heure par jour, & cette maniere d’écrire coupée & interrompue est une des causes du peu de suite & des répétitions continuelles qui regnent dans cet écrit.
Après m’être assure que cette copie de musique n’étoit point un jeu, il me restoit à savoir si en effet elle étoit nécessaire