Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t11.djvu/301

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que lui. Colette intéresse & touche comme Julie sans magie de situations, sans apprêts d’evenemens romanesques, même naturel même douceur même accent ; elles sont sœurs ou je serois bien trompe. Voila ce que j’aurois dit ou pense. Maintenant on m’assure au contraire que J. J. se donne faussement pour l’auteur de cette piece & qu’elle est d’un autre : qu’on me le montre donc cet autre-la, que je voye comment il est fait. Si ce n’est pas J. J., il doit du moins lui ressembler beaucoup, puisque leurs productions si originales si caracteres se ressemblent si fort. Il est vrai que je ne puis avoir vu des productions de J. J. en musique, puisqu’il n’en sait pas faire ; mais je suis sur que s’il en savoit faire, elles auroient un caractere très-approchant de celui-la. À m’en rapporter à mon propre jugement cette musique est de lui ; par les preuves que l’on me donne, elle n’en est pas : que dois-je croire ? Je résolus ale m’éclaircir si bien par moi-même sur cet article qu’il ne me pût rester la-dessus aucun doute, & le m’y suis pris de la façon la plus courte la plus sure pour y parvenir.

Le François.

Rien n’est plus simple. Vous avez fait comme tout le monde ; vous lui avez présente de la musique à lire & voyant, qu’il ne faisoit que barbouiller, vous avez tire la conséquence, & vous en vous en êtes tenu la.

Rousseau.

Ce n’est point la ce que j’ai fait, & ce n’étoit point de cela non plus qu’il s’agissoit ; car il ne s’est pas donne que