Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t11.djvu/306

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Je lui ai conseille de rassembler toute cette musique & de chercher à s’en défaire pour s’aider à vivre quand il ne pourra plus continuer son travail, mais de tacher sur toute chose que ce recueil ne tombe qu’en des mains fidelles & sures qui ne le laissent ni détruire ni diviser : car quand la passion cessera de dicter les jugemens qui le regardent, ce recueil fournira ce me semble une sorte preuve que toute la musique qui le compose est d’un seul & même auteur.*

[*J’ai mis fidellement dans ce recueil toute la musique de toute espèce que j’ai composée depuis mon retour à Paris, & dont j’aurois beaucoup retranche si je n’y avois laisse que ce qui me paroît bon. Mais j’ai voulu ne rien omettre de ce que j’ai réellement fait, afin qu’on en pût discerner tout ce qu’on m’attribue aussi faussement qu’impudemment même en :e genre dans le public dans les journaux & jusques dans les recueils de mes propres écrits. Pourvu que les paroles soient grossieres & malhonnêtes, pour-vu que les airs soient maussades &plats, on m’accordera volontiers le talent de composer de cette musique-la. On affectera même de m’attribuer des airs d’un bon chant faits par d’autres, pour faire croire que je me les attribue moi-même, & que je m’approprie les ouvrages d’autrui. M’ôter mes productions & m’attribuer les leurs, a été depuis vingt ans la manœuvre la plus constante de ces Messieurs & la plus sur pour me décrier.]

Tout ce qui est sorti de la plume de J. J. durant son effervescence