Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t11.djvu/402

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dans l’univers un mortel assez impudent pour dire que c’est Jean-Jaques ?

Cette différence s’annonce des l’abord par leurs épigraphes. Celle de votre ami tirée de l’Enéide est une prière au Ciel de garantir les bons d’une erreur si funeste, & de la laisser aux ennemis. Voici celle de M. d’A***.

[Alembert] tirée de La Fontaine :

Quittez-moi votre serpe, instrument de dommage.

L’un ne songe qu’a prévenir un mal ; l’autre des l’abord oublie la question pour ne longer qu’a nuire à son adversaire, & dans l’examen de l’utilité des théâtres adresse très-a-propos à J. J. ce même vers que dans La Fontaine le serpent adresse à l’homme.

Ah subtil & ruse d’A***.,

[Alembert] si vous n’avez pas une serpe, instrument très-utile, quoi qu’en dise le serpent, vous avez en revanche un stilet bien affile qui n’est gueres, sur-tout dans vos mains, un outil de bienfaisance.

Vous voyez que je suis plus avance que vous dans votre propre recherche, puisqu’il vous reste à cet égard des scrupules que je n’ai plus. Non, Monsieur, je n’ai pas même besoin de voir J. J. pour savoir à quoi m’en tenir sur son compte. J’ai vu de trop près les manœuvres dont il est la victime pour laisser dans non esprit sa moindre autorise à tout ce qui peut en résulter. Ce qu’il droit aux yeux du public lors de la publication de son premier ouvrage, il le redevient aux miens, parce que le prestige de tout ce qu’on a fait des-lors pour le défigurer est détruit, & que je ne vois plus dans toutes les preuves qui vous frappent encore que fraude mensonge illusion.