Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t8.djvu/262

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Au teint frais, à l’œil tendre & doux ;
Qui, pour éloigner tout scrupule,
Vient à la Vierge, à deux genoux,
Offrir, dans l’ardeur qui la brûle,
Tous les vœux qu’elle attend de nous.
Tels sont les familiers colloques,
Tels sont les ardens soliloques
Des gens dévots en ce saint lieu :
Ma foi je ne m’étonne gueres
Quand on fait ainsi ses prieres,
Qu’on ait du goût à prier Dieu.


IMITATION LIBRE


D’une Chanson Italienne de Métastase.


Grace à tant de tromperies,
Grace à tes coquetteries,
Nice, je respire enfin.
Mon cœur libre de sa chaîne,
Ne deguise plus sa peine ;
Ce n’est plus un songe vain.
Toute ma flamme est éteinte :
Sous une colere feinte
L’Amour ne se cache plus.
Qu’on te nomme en ton absence,
Qu’on t’adore en ma présence,
Mes sens n’en sont point émus.