Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t8.djvu/310

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faut nécessairement partir pour embrasser un système lie. Le défaut de pratique dans les uns, le défaut de théorie dans les autres, & peut-être, s’il faut le dire, le défaut de génie dans tous, ont fait que jusqu’a présent aucun des projets qu’on à publies, n’à remédie aux inconvéniens de la Musique ordinaire, en conservant ses avantages.

Ce n’est pas qu’il se trouve une grande difficulté dans l’expression des sons par les chiffres, puisqu’on pourroit toujours les représenter en nombre, ou par les degrés de leurs intervalles, ou par les rapports de leurs vibrations ; mais l’embarras d’employer une certaine multitude de chiffres sans ramener les inconvéniens de la Musique ordinaire, & le besoin de fixer le genre & la progression des sons par rapport à tous les différens modes, demandent plus d’attention qu’il ne paroit d’abord : car la question est proprement de trouve une méthode générale pour représenter, avec un très-petit nombre de caracteres, tous les sons de la Musique considérés dans chacun des vingt-quatre modes.

Mais la grande difficulté ou tous les inventeurs de systèmes ont échoue, c’est celle de l’expression des différentes durées des silences & des sons. Trompes par les fausses regles de la Musique ordinaire, ils n’ont jamais pu s’élever au-dessus de l’idée des rondes, des noires & des croches ; ils se sont rendus les esclaves de cette mécanique, ils ont adopte les mauvaises relations qu’elle établit : ainsi, pour donner aux notes des valeurs déterminées, il à falu inventer de nouveaux signes, introduire dans chaque note une complication de figures, par rapport à la durée, & par rapport au son