Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t8.djvu/311

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

d’ou s’ensuivant des inconvéniens que n’à pas la Musique ordinaire, c’est avec raison que toutes ces méthodes sont tombées le décri ; mais enfin, les défauts de cet Art n’en subsistent pas moins, pour avoir été compares avec des défauts plus grands ; & quand on publieroit encore mille méthodes plus mauvaises ; on en seroit toujours au même point de la question, & tout cela ne rendroit pas plus parfaite celle que nous pratiquons aujourd’hui.

Tout le monde, excepte les Artistes, ne cesse de se plaindre de l’extrême longueur qu’exige l’étude de la Mutique avant que de la posséder passablement : mais, comme la Musique est une des sciences sur lesquelles on a moins réfléchi, soit le plaisir qu’on y prend, nuise au sens-froid nécessaire pour méditer ; soit que ceux qui la pratiquent ne soient pas trop communément gens à réflexions, on ne s’est gueres avise jusqu’ici de rechercher les véritables causes de sa difficulté, & l’on à injustement taxe l’Art même des défauts que l’Artiste y avoit introduits.

On sent bien, à la vérité, que cette quantité de lignes, de clefs, de transpositions, de dièse, de bémols, de bécarres, de mesures simples & composées, de rondes, de blanches, de noires, de croches, de doubles, de triples-croches, de pauses, de demi-pauses, de soupirs, de demi-soupirs, de quarts de soupir, &c. donne une foule de signes & de combinaisons, d’ou résulté bien de l’embarras & bien des inconvéniens mais quels sont précisément ces inconvéniens ? Naissent-ils directement de la Musique elle-même, ou de la mauvaise maniere de l’exprimer ? Sont-ils susceptibles de correction, &