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Les Exploits d’Iberville

XII

Un adieu suprême.


Fidèle à sa parole, Lewis ne se présenta pas de la soirée chez sa mère. Yvonne, aussitôt après le thé, demanda la permission de se retirer dans sa chambre, prétextant une forte migraine.

Ellen, qui ressentait pour la jeune fille le véritable attachement d’une sœur, voulut bien la garder quelque temps au salon ; mais sur l’instance d’Yvonne, remarquant du reste l’air accablé de son amie, elle se résigna à veiller seule avec sa mère.

Le lendemain matin, à l’heure du déjeuner, la jeune fille n’avait pas encore paru. Madame Glen envoya un domestique à sa chambre. Celui-ci, tout consterné, vint lui apprendre qu’Yvonne était sortie de bon matin, avec un très-petit paquet, en laissant à la cuisinière deux lettres, l’une à l’adresse de madame Glen et l’autre à celle de son fils,

« Je crois aller au-devant de vos désirs, madame, écrivait la jeune fille, en fuyant cette maison d’où je n’emporte que de tendres souvenirs et les sentiments d’une sincère reconnaissance. Car, je ne veux pas me rappeler vos étranges paroles de tantôt, paroles qui m’ont fait bien du mal.