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Yudhiṣṭhira ; parfois il se produit des rencontres assez inattendues ; il serait assez intéressant de relever ces noms ethnographiques et de les identifier, si possible ; ces recherches pourraient jeter un certain jour sur la date approximative de la composition, sinon du poème tout entier, au moins de cet épisode. Un tel travail est au-dessus de mes forces et en dehors du but que je me suis proposé. Il me suffira de signaler quelques uns de ces peuples conquis par la vaillance des fils de Pâṇḍu. Bhagadatta, le roi de Prâgjyotisa[1] essaya de repousser Arjuna, au moyen des Kirâtas, des Cînas, de peuples nombreux, voisins de la mer[2]. Arjuna vainquit Bhagadatta et, poursuivant le cours de ses conquêtes, il dompta les Kâmbojas[3]. Il arriva ensuite sur les frontières du Harivarṣa septentrional. Les guerriers de ce pays étaient doués d’une force invincible, aussi ceux d’entre eux qui gardaient les frontières du royaume conseillèrent-ils au Pâṇḍava de ne point tenter l’impossible en cherchant à les soumettre ; ils se déclarèrent prêts d’ailleurs à lui donner ce qu’il leur demanderait. Arjuna leur dit en souriant qu’il se contenterait d’un tribut pour son frère Yudhiṣṭhira qu’il s’agissait d’introniser monarque universel. Les Kurus du nord, c’était le nom de ce peuple dont la contrée était inviolable, lui firent alors cadeau d’habits et de parures célestes[4].

De son côté, Bhîmasena ne s’oubliait pas ; lui aussi multipliait les exploits et les conquêtes. Il triompha des Pañcâlas, des Gaṇḍakas, des Videhas, des Daçârnas, etc.[5]

  1. Cf. Bhâg. Par. 10, LIX, 3 et seq.
  2. XXVI, 9. On a identifié les Cînas avec les Chinois.
  3. XXVII, 23 et 25. Il s’agit évidemment des Cambodgiens.
  4. XXVIII, 7 et seq.
  5. XXIX.