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Yudhiṣṭhira qu’il protège, remportera sur son rival, en dépit de Çiva qui de nouveau passera au second rang.

Nous ne décrirons point le sacrifice du Râjasûya que l’aîné des Pâṇḍavas accomplit avec l’autorisation formelle et l’aide de Kṛṣṇa[1].

Dvaipâyana[2] réunit comme ṛtvijs, ou prêtres sacrificateurs, les fortunés Brahmanes qui personnifiaient les Védas dont ils étaient comme les incarnations. Le fils de Satyavati, Jamadagni, accomplit lui-même l’office de Brahmane, pendant que Susâman, le taureau, c’est-à-dire le chef des Dhanam̃jayas, devenait Sâmaga, ou chantre des Sâmans[3]. Yâjnavalkya, dévoué spécialement à Brahme[4] remplit excellemment les fonctions d’Adhvaryu[5]. Paila, le fils de Vasu, était le Hotar, Dhaumya l’accompagnait. On prit, parmi les fils et les disciples de ces personnages, les Hotragas[6] ; tous étaient profondément versés dans la connaissance des Vedas et de leurs Añgas, ou accessoires[7]. Tout se passa suivant les règles. Jamais on ne vit cérémonie plus merveilleuse.

« Donnez, donnez — Mangez, mangez ; telles étaient les paroles que l’on entendait sans cesse de tout côté. Yudhiṣṭhira distribua à chaque (Brahmane) des vaches,

  1. XXXIII, 26 et seq.
  2. Surnom de Vyâsa.
  3. On appelle ainsi des hymnes liturgiques dont la collection forme le Sâmaveda.
  4. Brahmiṣṭha. Ce terme peut encore signifier ami des Brahmanes, ou, comme traduit Böhtlingk, ein Brahman in höchster Potens, un Brahmane au plus haut degré.
  5. L’un des quatre officiants. Les autres sont le Hotar, le Brahmane et l’Udgatar. L’Adhvaryu aidait le Hotar, du moins à une certaine époque, car il semble que le rôle de chacun de ces prêtres ait varié dans la suite des temps. Le Hotar était le chef des officiants.
  6. Nîlakaṇṭha se contente de dire que les Hotragas étaient au nombre de sept, sans les définir autrement.
  7. XXXIII, 33 et seq.