Page:Roussel - Impressions d Afrique (1910).djvu/102

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présenta comme un chançard venant de réaliser certain gros bénéfice à deux jeux différents.

En même temps il montrait les paniers, remplis respectivement de sous, de dominos et de cartes à jouer bleu foncé.

Prenant d’abord la corbeille au billon qu’il transporta vers la droite, Whirligig, en puisant à pleines mains la monnaie de cuivre, édifia sur le bord de l’estrade une curieuse construction adossée à la paroi.

Gros et petits sous s’empilaient vite sous les doigts exercés du clown, qui semblait rompu à l’exercice entrepris. On distingua bientôt la base d’un donjon féodal, percé d’une large porte dont la partie supérieure manquait encore.

Sans prendre un instant de repos, l’agile ouvrier continua son travail accompagné d’un tintement métallique plein de sonore gaîté. Par places, d’étroites meurtrières étaient ménagées dans la paroi arrondie qui s’élevait à vue d’œil.

Parvenu au niveau marqué par le sommet de la porte, Whirligig sortit de sa manche une longue tige mince et plate, dont la couleur brune pouvait se confondre avec la teinte crasseuse des sous. Cette poutre résistante, posée comme un pont sur les deux montants de la baie, permit au clown de continuer son œuvre sur un appui solide et complet.

Les pièces s’entassèrent encore en abondance,