Page:Roussel - Impressions d Afrique (1910).djvu/155

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doigts un poisson blanc qui frétillait au bout de l’hameçon.

Darriand continuait sa manœuvre, et les vues à en-têtes se succédaient sans trêve, impressionnant profondément Séil-kor, qui, toujours agenouillé, poussait des soupirs et des cris témoignant de son exaltation croissante.

Après la « Pêche à la Torpille », ce fut la « Martingale », montrant, sur les marches d’une grande bâtisse, un jeune nègre encore enfant, qui, faisant sauter dans sa main quelques pièces blanches, se dirigeait vers une porte d’entrée surmontée de ces trois mots : « Casino de Tripoli ».

La « Fable » se composait d’un feuillet de livre appuyé debout contre un immense gâteau de Savoie.

Le « Bal » consistait en une joyeuse réunion d’enfants évoluant par couples dans un vaste salon. Au premier plan, Nina et le jeune nègre aux pièces blanches se rapprochaient, les bras tendus l’un vers l’autre, tandis qu’une femme au bienveillant sourire semblait encourager leur tendre accolade.

Bientôt la « Vallée d’Oo », paysage vert et profond, fut suivie du « Boléro dans la Remise », où l’on voyait Nina et son ami dansant fiévreusement au sein d’un local primitif encombré de charrettes et de harnais.