Page:Roussel - Impressions d Afrique (1910).djvu/163

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du brasier après saint Ignace. Le nouveau personnage, debout au sein d’une foule attentive, ressemblait à quelque illuminé semant la bonne parole ; son corps d’ascète, paraissant amaigri par les jeûnes, laissait flotter sa robe grossière, et son visage émacié faisait ressortir par contraste ses tempes volumineuses.

Cette présentation fondait le début d’une intrigue rapidement continuée par une seconde éjection de brume au galbe pur. Là, au milieu d’une place publique, deux groupes, occupant sur le sol deux carrés parfaits nettement distincts, se composaient uniquement, l’un de vieillards, l’autre de jeunes gens ; Phéior, à la suite de quelque violente apostrophe, s’était mis en butte à la colère des jeunes, qui l’avaient jeté à terre sans pitié pour la faiblesse de ses membres étiques.

Un troisième épisode aérien montra Phéior à genoux, dans une pose extatique provoquée par le passage d’une courtisane environnée d’un cortège d’esclaves.

Peu à peu la fumée constitutive de groupements humains répandait sur la scène un voile impalpable et mobile.

— Jérémie… le silex !…

Après ces mots qu’inspirait une éruption terne et fugitive, édifiant, au-dessus du foyer, Jérémie