Page:Roussel - Impressions d Afrique (1910).djvu/233

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L’autre prospectus, de dimensions plus modestes, portait cette simple attestation : « Nous avons été vaincus par Ferréol », suivie d’une quantité innombrable de signatures qui, reproduites en fac-similé, provenaient des plus redoutables professionnels terrassés par l’illustre champion.

Le lendemain, Séil-kor et Nina se rendirent sur la place du village pour assister à la représentation promise. Une large estrade s’élevait en plein vent, et les deux enfants se divertirent fort à la vue des jongleurs, clowns, faiseurs de tours et animaux savants, qui pendant deux heures défilèrent devant leurs yeux.

À certain moment, trois hommes vinrent poser à droite, sur l’extrémité de l’estrade, un fragment de façade Renaissance, dont le premier étage était percé d’une large fenêtre à balcon.

Bientôt, un second décor semblable prenait place à gauche sur le bout opposé des tréteaux, et l’un des porteurs reliait, par un fil de fer soigneusement fixé, les deux balcons qui se faisaient strictement vis-à-vis.

Ces préparatifs étaient à peine achevés quand la fenêtre de droite s’ouvrit discrètement pour livrer passage à une jeune femme vêtue comme les princesses du temps de Charles IX. L’inconnue fit un signe avec la main, et aussitôt l’autre fenêtre céda sous l’effort d’un seigneur richement