Page:Roussel - Impressions d Afrique (1910).djvu/406

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L’exploratrice ― une Française nommée Louise Montalescot ― se lia vite avec nous et, tout heureuse de retrouver des compatriotes, nous mit au courant des diverses péripéties dont l’enchaînement l’avait conduite avec son frère jusqu’en cette lointaine contrée africaine.

D’origine modeste, Louise était née dans la banlieue de Paris. Son père, employé dans une fabrique de poterie, gagnait régulièrement sa vie en exécutant différents modèles de vases et de récipients ; cette tâche dénotait un véritable talent de sculpteur, dont le brave homme ne tirait d’ailleurs aucune vanité.

Louise avait un jeune frère, objet de sa plus ardente affection. Norbert ― c’était le nom du gamin ― s’exerça dès sa petite enfance sous la direction de son père et parvint, avec une grande facilité, à modeler de fines statuettes en forme de flacons ou de bougeoirs.

Envoyée de bonne heure à l’école, Louise montra d’étonnantes dispositions pour le travail ; grâce à un brillant concours, elle obtint une bourse dans un lycée de filles et put faire ainsi de fortes études. À vingt ans, possédant tous ses brevets, elle vécut facilement du produit de ses leçons et se perfectionna seule dans toutes les branches des lettres et des sciences. Dévorée par la passion du fécond labeur, elle regrettait le