Page:Roussel - Impressions d Afrique (1910).djvu/419

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violent qui, en déterminant la mort infaillible, possédait en outre l’étrange propriété d’empêcher pendant quelque temps toute putréfaction des tissus.

Le corps de l’illustre vaincu pourrait donc, même après une attente durable, être placé pour la solennité sous le caoutchouc caduc jadis dédié à la race des Yaour.

D’après l’empereur, cette humiliation imposée à la plante maudite réclamait, par contraste, une décoration glorieuse du palmier semé plus tard par Talou IV.

L’ouvrier peintre Toresse fut choisi pour composer un écriteau commémoratif rappelant la restauration déjà lointaine, dont la date coïncidait exactement avec la genèse de l’arbre.

Sirdah nous apprit en même temps que le jour du sacre serait marqué par le supplice de tous les coupables, dont Rao deviendrait l’exécuteur.

Gaïz-dûh, qui à sa demande d’une splendide récompense n’avait obtenu de l’empereur que cette seule réponse : « Tu es un traître, et tu seras puni comme un traître », devait avoir la tête coupée avec un tranchant de hache fait en un bois spécial aussi résistant que le fer et propre à éviter toute effusion de sang.

Mossem aurait la plante des pieds brûlée au moyen d’un fer rouge, qui graverait un à un les