Page:Routhier - De Québec à Victoria, 1893.djvu/169

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buffles qui constituaient leur richesse et qu’ils ont détruits !

Car on revoit encore profondément tracés dans la prairie les innombrables sentiers que ces nobles animaux ont parcourus, et leurs ossements blanchissent encore la plaine. Mais nous y cherchons vainement les cendres des millions d’hommes qui y vécurent et qui y sont morts !

À Innisfail, qui est à soixante-seize milles de Calgary, les plis de la prairie se creusent et les collines se couronnent de feuillages. Le sol y est plus humide et plus propre à la culture. En même temps, les Montagnes Rocheuses s’éloignent à l’Ouest et disparaissent. C’est cet éloignement des Rocheuses qui explique qu’Edmonton, qui est à deux cents milles au nord de Calgary n’a pas un climat plus froid.

À la Rivière-à-la-Biche, il y a un commencement de village, et nous y prenons le dîner. Cette gare est à mi-chemin entre Edmonton et Calgary ; on croit généralement qu’une ville y surgira bientôt, et plusieurs magasins et hôtels y sont en construction.

À la gare d’Hobbéma, une surprise charmante vient réjouir nos yeux et nos cœurs. Au moment où notre train contourne un bouquet d’arbres verts, une fusillade bien nourrie éclate, des acclamations s’élèvent, et nous voyons flotter sur une colline des oriflammes et des banderolles de toutes couleurs. Mais ce qui attire