Page:Routhier - De Québec à Victoria, 1893.djvu/170

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plus spécialement notre attention c’est un groupe de Cris échelonnés sur le versant de la colline, les jeunes gens à cheval, et les vieux à pied, tous vêtus des costumes les plus pittoresques, et accompagnés de leurs femmes portant leurs bébés sur leurs dos.

Notre train s’arrête ; nous descendons dans la prairie, et tous ces braves sauvages ayant à leur tête leur missionnaire, le P. Gabillon, nous entourent avec des transports de joie.

Papabkinès (La Sauterelle), le plus vieux de la bande, saute au cou du P. Lacombe et l’embrasse avec effusion. D’autres se jettent aux genoux des évêques, et baisent leurs mains avec vénération et amour. Tous les cœurs sont émus, et des larmes brillent dans bien des yeux, pendant que nous leur serrons la main à tous, comme si nous étions de vieux amis.

Après ces épanchements spontanés, le grand chef des Cris, Osikkusiweyân (Peau-d’Hermine) monte sur un talus, et prend la parole : « Mes parents et amis, combien nous devons être heureux aujourd’hui à la vue de tous ces grands chefs de la Prière, qui viennent nous visiter, nous bénir, nous, nos familles et notre terre !

« Grands chefs de la Prière, et vous tous, hommes de Dieu, nous vous remercions de toute notre âme d’être venus jeter un regard de bienveillance sur le pauvre sauvage. Soyez les bienvenus !

« Depuis le plus vieux de nous jusqu’au petit enfant