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LE CENTURION

Temple tant aimé ; c’était de voir monter en tourbillons au-dessus des murailles la fumée des sacrifices, s’élevant jour et nuit de l’autel des Holocaustes ; c’était d’entendre les fanfares éclatantes des trompettes sacrées appelant le peuple aux cérémonies.

Jérusalem se trouvait ainsi enveloppée par toute une immense ville de tentes de feuillage groupées sur les hauteurs du mont des Oliviers, de Bézétha, et du Scopus, dans la partie supérieure de la vallée de Josaphat, sur les pentes de l’Ophel et sur les cimes du mont Sion.

Dans l’enceinte même de la cité, tous les enfants d’Israël étaient tenus par le Lévitique de célébrer la fête, en habitant pendant sept jours des tabernacles de feuillage. Ils les construisaient sur les terrasses de leurs maisons, dans les cours, sur les places publiques, et surtout à la porte de l’Eau et à la porte d’Éphraïm.

Cette grande fête, à laquelle prenaient part plus d’un million de Juifs, avait été instituée en mémoire des années que les Israélites avaient passées sous la tente, dans le désert arabique, après leur sortie d’Égypte. Pendant huit jours le Temple était encombré de pèlerins, et les plus solennelles cérémonies religieuses y rappelaient les merveilles accomplies par Jéhovah en faveur de son peuple.

Chaque matin, vingt et une sonneries de trompettes retentissaient au sommet des terrassements