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LE CENTURION

crénelés et des portiques. Alors une procession de prêtres, de lévites et de fidèles se formait, descendait la pente de l’Ophel jusqu’à la fontaine de Siloé, et remontait en chantant des hymnes, avec une aiguière d’or remplie d’eau vive, qui était répandue par le pontife officiant sur l’autel des holocaustes.

Puis, il y avait lecture de la Loi, et prédication. De temps en temps, la prédication était interrompue par diverses cérémonies, dont il serait trop long de faire la description. Qu’il suffise de dire qu’elles formaient toutes ensemble une sorte de mémorial des faveurs de Jéhovah.

L’eau apportée de Siloé rappelait la source jaillie d’un rocher, au désert, à la parole de Moïse. L’illumination du temple était faite en mémoire de la colonne de feu qui éclairait la marche d’Israël vers la Terre Promise, et le Messie qu’on attendait devait être la vraie colonne de feu qui dissiperait les ténèbres de l’humanité, et la guiderait à travers le désert de cette vie vers la Terre des Vivants.

Tout le jour, et même la nuit, l’autel des holocaustes fumait. Le feu devait y être constamment entretenu, et l’on y offrait de continuels sacrifices.

On y égorgeait de jeunes taureaux, des agneaux, des chèvres, des pigeons et des tourterelles. Les prêtres faisaient l’offrande à Jéhovah du sang des victimes, qu’ils répandaient tout autour sur l’autel. Puis les corps des animaux étaient découpés en