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LE CENTURION

Si le tribunal, au lieu d’agir ainsi, disait à l’accusé : « Vous admettez avoir juré tel fait ; donc vous êtes un parjure, et je vous condamne », ce serait un déni de justice et un crime.

C’était donc incontestablement le devoir du Sanhédrin de dire à Jésus : « Vous prétendez être le Messie, Fils de Dieu ? Eh ! bien, examinons vos titres et vos preuves. Quelle est votre origine ? Quels points de ressemblance y a-t-il entre le Messie qui nous est promis et vous ? Montrez-nous que les prophéties sont accomplies, que le temps fixé pour la venue du Messie est arrivé, que vous avez réalisé dans votre vie et dans vos œuvres les caractères et les signes auxquels nous devons reconnaître le Messie. »

Rien n’eût été plus facile pour Jésus que de répondre à cette mise en demeure.

Tous ces juges étaient plus ou moins versés dans les Écritures. Tous connaissaient particulièrement les prophéties qui se rapportaient au Messie. Car c’était le principal objet de leurs études, leur suprême espérance, le dogme fondamental de leurs croyances depuis des siècles.

Tous étaient donc en état de comprendre et d’apprécier la démonstration triomphante que Jésus pouvait faire de son titre messianique et de sa divine origine. Ils étaient eux-mêmes les dépositaires de la promesse d’un Messie ; ils y croyaient, ils l’attendaient. Ils connaissaient l’histoire des personnages qui l’avaient figuré dans le passé, les