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LE CENTURION

traits caractéristiques sous lesquels les prophètes l’avaient dépeint, les événements politiques qui devaient précéder sa venue.

En un mot, ils possédaient son signalement, comme a dit un historien.

Si donc ils avaient voulu instruire la cause portée devant eux, comme c’était leur devoir, ils étaient les juges les plus compétents en Israël pour juger cette question de savoir si Jésus était le Messie, ou s’il fallait en attendre un autre. Et s’ils l’avaient interrogé de bonne foi, rien n’eût été plus facile à Jésus que de les éclairer, de leur prouver l’accomplissement des prophéties, la réunion des traits messianiques dans sa personne, et le caractère divin de sa vie et de ses miracles.

Mais ce n’est pas ainsi que le Sanhédrin a procédé.

À peine Jésus, solennellement interpellé par Caïphe, eut-il prononcé cette parole : Je suis le Messie, Fils de Dieu ! que le Sanhédrin déclare ne pas vouloir en entendre davantage. C’est un blasphémateur, et il mérite la mort.

Aucun des sanhédrites n’osa même interroger sa propre conscience qui devait pourtant lui crier : « Mais si la parole de Jésus est vraie, il n’y a pas de blasphème, et dès lors nous ne devons le condamner qu’après une preuve certaine que sa parole est fausse.

« Enquérons-nous exactement de sa généalogie, de sa naissance, des circonstances de sa vie, de