Page:Roy - Bigot et sa bande et l'affaire du Canada, 1950.djvu/307

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Péan et Cadet pour n’en nommer que deux. Péan avait, rue Saint-Louis, une des plus belles résidences de Québec. Arnoux l’acheta, en mars 1758, pour la somme de 30,000 livres qu’il paya comptant.

C’est dans cette maison de la rue Saint-Louis que la tradition fait mourir Montcalm. Malheureusement, Arnoux était absent de Québec et il ne put donner les secours de son art à son ami. C’est un de ses frères qui le remplaça auprès du lit de Montcalm.

Les chirurgiens ont bien raison de dire que la gangrène gagne tout l’individu si elle n’est arrêtée à temps. Il en est de même dans les gouvernements, les sociétés, quand la gangrène gagne un membre elle se répand en peu de temps à tout l’organisme. C’est ce qu’on vit dans les dernières années du régime français au Canada.

Qui aurait pensé que le Jovial chirurgien André Arnoux, que Montcalm affectionnait particulièrement et qui était l’ami de tous, fut, lui aussi, un profiteur.

S’il ne fut pas incriminé devant le Châtelet de Paris, c’est qu’il y avait une raison de force majeure en sa faveur, il était mort depuis 1760.

Dans le cas d’André Arnoux, hâtons-nous de le dire, il y a des circonstances atténuantes. Jusqu’au jour où on lui confia l’achat des médicaments nécessaires à l’armée, le chirurgien avait été peu mêlé aux affaires. Il se peut que sa tenue de livres