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comme les moins imparfaites de celles qui sont en usage, qu’il a construit les siennes : par la description qu’on en a donnée, il sera facile de juger qu’il s’est très-peu écarté de son modèle.

La table des ruches de M. de Massac, soutenue & clouée sur trois piquets enfoncés dans la terre, est de chêne ; elle a dix-huit lignes d’épaisseur, dix-sept pouces de longueur, & quinze de largeur : elle renferme quatre choses principales, que nous avons déjà observées dans celles de M. Palteau. Io. Un menton sur le devant, de six lignes de hauteur au-dessus du niveau de la table, six pouces de longueur sur le devant, & trois seulement contre la ruche ; 2o. une élévation au milieu de la table, de onze pouces en quarré, sur six lignes de hauteur ; 3o. une ouverture au milieu de cette élévation, de six pouces quarrés ; 4o. une coulisse ou un tiroir au-dessous de la table, qui ferme l’ouverture dont il vient d’être parlé, & qui est de bois uni, ou percé selon les circonstances.

Sur cette table on place deux hausses seulement, qui sont deux boîtes faites avec du bois de pin, de sapin, ou de peuplier. Chaque hausse a onze pouces d’élévation, non compris le fond, qui a neuf à dix lignes d’épaisseur, ainsi que tous les côtés : sa largeur intérieure est de onze pouces une ligne en quarré, afin qu’elle puisse exactement s’emboîter avec l’élévation qui est au milieu de la table : en dedans de la hausse & au milieu du fond, on met dans un trou qu’on a pratiqué, un pédicule en bois, qui s’élève à la hauteur de six pouces, & qui supporte deux baguettes disposées en croix. Sur le devant de chaque hausse, à huit lignes au-dessus du bord, on fait une bouche de quinze lignes de hauteur, de vingt-deux de largeur par le bas, & de huit par le haut. On pratique encore du même côté, à quinze lignes du bord du fond supérieur, une ouverture de deux pouces de longueur, sur dix-huit lignes de largeur. M. de Massac ne dit rien de la destination de cette seconde ouverture, qui même n’est point marquée sur la gravure qu’il a donnée de ses ruches. La première ouverture est toujours recouverte par un cadran qui a les mêmes dimensions que celui que M. Palteau a adapté au surtout de ses ruches, & est destiné aux mêmes usages : dans la hausse supérieure, on le laisse tourné du côté plein, afin que les abeilles ne puissent point y passer.

Deux hausses semblables, placées l’une sur l’autre, forment une ruche ; pour la rendre solide & capable de résister aux vents, on met sur la dernière hausse une planche surmontée d’une grosse pierre ; au lieu de surtout en bois, ces deux hausses sont couvertes d’un glui de paille de seigle, disposé en forme de cône creux. Pour les réunir avec solidité, on met à chacune, du côté droit & du côté gauche, un liteau d’un pouce environ de largeur, & de sept à huit lignes d’épaisseur, qu’on fait entrer dans un trou pratiqué au fond des hausses, qui pour cet effet doit déborder également des deux côtés ; on assujettit ces liteaux qui embrassent les deux hausses, avec des chevilles de bois, dont les dernières, qui fixent les