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longue que la traverse qui couvre l’essieu des roues. Dans son milieu elle est échancrée en demi-cercle, pour recevoir, dans cet endroit, la flèche qu’elle doit porter.

À l’extrémité antérieure du tétard, il y a une mortoise latérale dans laquelle passe la traverse EE, qui doit porter les palonniers : elle est fixée solidement en place par une forte cheville qui traverse d’une surface à l’autre.

Les deux palonniers FF, auxquels on attache les traits des chevaux, pendent par une petite chaîne de chaque bout de la traverse. Quand on veut supprimer la chaîne, on met un morceau de fer plat & terminé en crochet, à chaque bout de la traverse, auquel on passe un simple anneau qui pend de chaque palonnier.

L’arrière-train & l’avant-train de la charrue champenoise, sont joints ensemble par deux chaînes. La première a un anneau, à un de ses bouts, plus grand que les autres, dans lequel on passe la flèche ; il est retenu par une cheville qui l’empêche de glisser ; c’est ce qu’on voit en E, à l’extrémité de la flèche. L’autre bout de cette chaîne est terminé par un crochet, qui prend dans un anneau qui est fixé au-dessous du têtard vers son milieu. Cette seule chaîne suffiroit pour joindre ensemble l’arrière-train & l’avant-train : mais pour mieux fixer la flèche dans l’échancrure de la sellette, & afin de tenir le tétard au niveau de la traverse, pour que l’attelage n’ait point son poids à supporter, on met une seconde chaîne assez courte, qui est attachée, par un de ses bouts, à la surface supérieure du tétard, assez près de la traverse qui recouvre l’essieu des roues ; son autre bout porte un grand anneau, dans lequel on passe la flèche, & qu’on arrête, comme le premier, par une cheville qui entre dans un des trous pratiqués dans la longueur de la flèche.

Par le moyen de cette seconde chaîne, la flèche qui est retenue & fixée dans l’échancrure pratiquée au milieu de la sellette, ne peut point tomber sur les roues, ni d’un côté ni de l’autre ; outre cela, le tétard est soutenu dans un plan parallèle à celui de la traverse qui recouvre l’essieu des roues : de cette manière, les chevaux tirent sans avoir à supporter une partie de l’avant-train de la charrue, & une partie du poids de la flèche, qui seroient pour eux un surcroît de peine & de fatigue. Le tirage de cette charrue est donc peu pénible pour les chevaux, puisque tout le poids de l’avant-train, & une partie de l’arrière-train portent sur l’essieu des roues, par le moyen de la traverse qui le recouvre.

Le laboureur peut aussi très-aisément donner à la charrue l’entrure qu’il juge à propos en faisant exactement piquer le soc de la quantité qu’il désire : il n’a qu’à avancer ou reculer la flèche sur la sellette, & la fixer à la hauteur qu’il veut, par le moyen de la cheville qui retient l’anneau : étant ainsi fixée, la charrue continuera le labour en piquant toujours de la même quantité, jusqu’à ce qu’on change la position de la flèche sur la sellette.

L’inégalité que nous avons remarquée dans les roues est indispensable, à cause de la position du terrein. Toutes les pièces de terre étant arrangées en billons, ou en planches fort élevées dans le milieu, si les roues étoient d’un diamètre égal,