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l’aile du soc, laquelle est tout-à-fait pleine. L’extrémité de ce versoir qui est très-solidement uni au sep, est placée dans l’angle intérieur du gendarme ; il est soutenu par les trois jambettes GGG, dont une se trouve directement sous la flèche, & entre dans la surface supérieure du sep ; les deux autres, placées en arc-boutant, prennent dans la surface intérieure du versoir, & viennent entrer dans les trous à la surface latérale du sep, à sa droite. Sa largeur n’est point égale d’un bout à l’autre ; la partie antérieure, c’est-à-dire, celle qui entre dans l’angle intérieur du gendarme, est plus large que la partie postérieure qui se trouve un peu plus étroite : dans le haut, il est terminé en ligne droite, ce n’est que par le bas que sa largeur diminue insensiblement.

Cet arrière-train est construit très-solidement ; toutes les pièces parfaitement assemblées se soutiennent mutuellement. Par cette forme de construction, la flèche se trouve soutenue au-dessus du sep, avec lequel il fait un angle assez aigu, 1o. par le gendarme sur lequel elle appuie, & dont un côté est cloué sur elle-même ; 2o. par le versoir dont le bout antérieur passe en dessous, pour entrer dans l’angle du gendarme qui se trouve précisément au milieu de la flèche ; 3o. par l’attelier H, qui est une espèce de jambette, ou forte cheville qui passe dans un trou de la flèche, & vient aboutir dans un autre pratiqué à la surface supérieure du sep ; 4o. par le double manche dans la mortoise duquel elle entre, & qui est lui-même assemblé solidement avec le sep ; 5o. par le sep même, dont l’entaille, qui est à son extrémité postérieure, reçoit son tenon au sortir de la mortoise du double manche.

Cette charrue n’a qu’un seul coutre II, dont le manche est percé de plusieurs trous, afin de l’élever ou de l’abaisser, selon que les circonstances l’exigent. Ce coutre, placé dans la mortoise qui est à la flèche en avant du soc, y est assujetti par deux petits coins de bois, dont un de côté, & l’autre en avant, qui sert à lui donner l’inclinaison qu’on désire, en l’enfonçant plus ou moins dans la mortoise. Une cheville en fer, passé dans un de ses trous, le tient à la hauteur nécessaire, & l’empêche en même temps de varier, parce qu’il y a sur la flèche, de chaque côté du coutre, deux anneaux qui y sont fixés, dans lesquels on passe la cheville.

L’avant-train de la charrue champenoise, qu’on voit représenté dans la Figure 15 de la Planche 3, consiste dans deux roues AA d’inégale grandeur ; le diamètre de celle qui est à gauche, a trois ou quatre pouces de moins que celui de la roue à droite : leur essieu, qui est en fer, passe dans une traverse carrée, qui est percée, pour cet effet, d’un bout à l’autre, & qu’on voit désignée par BB.

Le tétard CC est une pièce de bois fourchue, dont les deux cornes sont clouées à vis sur la traverse dans laquelle passe l’essieu des roues.

La sellette D s’élève, au-dessus du tétard, de dix à douze pouces ; elle est assujettie immédiatement sur ses deux cornes, par deux fortes chevilles qui l’y clouent d’une manière fort solide, qui ne lui permet aucun mouvement quand la charrue est tirée : elle n’est point tout-à-fait aussi