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par la résistance des terres : pour cet effet on pratique un trou à son extrémité, dans lequel on fait passer une forte cheville, qui va aboutir dans le trou qui est pratiqué vis-à-vis dans le double manche, ce qui le soutient puissamment. On met sous le côté du versoir qui frotte contre la terre une bande de fer, assez mince, qui le conserve, sans laquelle il seroit usé très-promptement.

Le coutre doit être de bon fer bien acéré, & ne peser au plus que six livres de dix-huit onces ; quand même il ne pèseroit que trois à quatre livres, il pourroit servir. Le manche est percé de plusieurs trous qui servent à le monter & à le descendre selon qu’il est nécessaire. Il est placé dans une mortoise pratiquée à la flèche, à peu près à un pied de l’attelier : on fait un trou rond sur le côté de la flèche qui traverse la mortoise, auquel on passe un boulon de fer à tête quarrée & perdue dans la flèche ; son autre bout est à vis pour recevoir un écrou au moyen duquel on serre fortement le coutre dans sa mortoise. On peut faire mettre à l’écrou le manche qui sert pour le tourner, & qui porte la clef avec laquelle on pose les écrous des boulons qui tiennent le soc ; de cette manière on a toujours la clef des écrous quand même on est à l’ouvrage.

L’effort continuel du coutre, quand la charrue est en action, useroit bientôt par les frottemens le bois de la flèche, contre lequel il est appuyé lorsqu’il est placé dans sa mortoise : pour prévenir cet inconvénient il est à propos de poser dans l’intérieur de la mortoise qui reçoit le coutre, en devant & derrière, deux petites pièces de fer, de deux à trois lignes d’épaisseur, & de les attacher avec des vis : outre que ces plaques de fer conservent le bois de la flèche, elles empêchent aussi le coutre de varier dans sa position. On a attention, en plaçant le coutre, que sa pointe soit d’un pouce environ, hors de l’alignement du soc.

On peut considérer le soc comme étant composé de deux parties, qui sont la pointe & la partie postérieure par laquelle il est attaché au sep : le talon ou la partie postérieure a vingt-deux pouces de longueur depuis B, jusqu’à A, (Voyez la Figure 12 de la Planche 2) où le soc est vu en son entier & séparé du corps de la charrue. Depuis A, jusqu’à la pointe, il a environ quinze pouces. La partie AC doit être de bon acier ; le reste de bon fer, qui ne soit point trop doux ni trop aigre, afin de n’être point sujet à casser ou à plier. La queue AB doit être plus épaisse depuis A, jusqu’à C, parce que c’est la partie du soc qui supporte le plus grand effort ; elle diminue ensuite d’épaisseur jusqu’en B, pour pouvoir attacher plus aisément le soc au sep.

La queue du soc est percée de deux trous ronds en F & D ; on y passe les boulons de fer EG, à tête quarrée & perdue, qui traversent le sep ; on les arrête à sa surface supérieure avec des écrous. Avant de faire ces trous à la queue du soc, il faut prendre les dimensions de manière que les boulons de fer ne traversent pas les tenons de l’attelier ni du manche, ce qui affoibliroit leur assemblage.

Quoique les frottemens que le