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gardent le change ; d’aigail, ceux qui chassent bien le matin seulement ; étouffés, qui boitent d’une cuisse qui ne se nourrit plus ; épointés, qui ont les os des cuisses rompus ; alongés, qui ont les doigts du pied distendus par quelque blessure ; armés, qui sont couverts pour attaquer le sanglier ; à belle gorge, qui ont la voix belle ; butés, qui ont des nodus aux jointures des jambes.

III. Des proportions du chien de berger. La taille que nous exigeons dans le chien de berger, doit être de trois pieds deux pouces de longueur, prise du bout du nez à l’origine de la queue ; six pouces & demi du bout du nez jusque derrière les oreilles ; neuf pouces dans la longueur du col, prise de derrière les oreilles, près du garrot ; un pied quatre pouces dans sa circonférence ; deux pieds quatre pouces du garrot à terre ; deux pieds quatre pouces des hanches à terre ; trois pieds quatre pouces dans la circonférence du corps, prise derrière les jambes de devant, à l’endroit le plus saillant du ventre ; un pied huit pouces de hauteur du ventre à terre ; deux pieds un pouce de distance des jambes de devant à celles de derrière ; huit pouces de largeur d’une des commissures de la gueule à l’autre ; deux pieds six pouces de la pointe de l’épaule à la pointe de la fesse, & deux pieds de longueur dans la queue, prise à son origine.


CHAPITRE II.

De l’accouplement, de l’accouchement ; des soins qu’on doit avoir des jeunes Chiens, jusqu’au temps de les dresser ; de leur éducation.


I. De l’accouplement. Pour avoir de bons chiens, il faut choisir des chiennes de bonne race, & les faire couvrir par des chiens beaux, bons & jeunes.

La chienne entre en chaleur en décembre & janvier ; cet état dure environ quinze jours.

Le chien est un animal très-lascif. On en voit qui s’accouplent en tout temps, & quelquefois avec des animaux d’une autre espèce, contre laquelle ils ont une antipathie naturelle, mais que l’habitude a rendue moins odieuse. En 1769, on vit à Paris un animal né d’un chien & d’une chatte, dont le train de devant étoit d’un chat, & celui de derrière étoit d’un chien ; quoi qu’il en soit, le coït, dans cet animal, est plus long que dans les autres, parce qu’à la racine de son membre génital, il se trouve un corps composé de plusieurs cellules & d’un grand nombre de vaisseaux, où le sang & les esprits se portent avec impétuosité dans l’acte ; le volume de cette partie s’accroît au point qu’elle ne peut sortir du vagin, que lorsqu’elle est affaissée ; ce qui n’arrive que longtemps après que la semence est sortie : aussi voyons-nous que dans l’accouplement, le mâle ne peut se séparer de la femelle, tant que l’état d’érection & de gonflement subsiste, & que l’un & l’autre sont forcés de demeurer unis jusqu’au moment de la consommation de l’acte ; après quoi le mâle change de position, se remet à pied pour se reposer sur ses quatre jambes, & ce n’est qu’après de grands efforts qu’il parvient à se séparer de la femelle.

II. De l’accouchement. La chienne fécondée porte pendant deux mois & quelques jours. Il est possible de se procurer des chiens en bonne