Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 3.djvu/312

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sur son estomac, des cordiaux, de la thériaque & autres ; on lui donne quelques petites cuillerées de bon vin, mais il faut la plus grande modération ; & on lui fait prendre des calmans, pour parer aux accidens présens, & pour prévenir ceux qui menacent : cet instant est le seul dans lequel on puisse placer les calmans ; donnés avant, ils retiendroient la cause matérielle dans les parties, & nuiroient beaucoup. Nous ignorons quel est le médecin qui, le premier, a employé les calmans dans cette maladie, & à l’époque prescrite : nous lui rendons le tribut d’éloges qu’il mérite, pour le service qu’il a rendu à l’humanité. Le calmant qui réussit le mieux, c’est le laudanum liquide de Sydenham, donné à dix gouttes, dans une cuillerée d’eau distillée quelconque : on en continue l’usage, en observant essentiellement de ne pas en porter la dose au point de le rendre somnifère, mais de le donner comme calmant. L’expérience doit diriger l’intelligence du médecin dans l’administration de ce remède. Lorsque les accidens effrayans sont calmés, & même disparus, il faut continuer encore quelque temps l’usage du laudanum, pour éviter les rechutes ; & terminer la guérison par des purgatifs amers & à petite dose : c’est dans l’usage de ces derniers moyens qu’il faut les lumières & la prudence d’un homme consommé dans la science de la médecine.

Les bains, la dissipation, le régime & le calme dans l’ame, doivent achever de rétablir la santé dans son état florissant. C’est à la cause qui a déterminé la maladie, qu’il faut porter l’attention la plus scrupuleuse. M. B.


CHOPINE. Mesure pour le fluide, qui contient une livre d’eau, poids de marc, & forme la demi-bouteille. La chopine se divise en deux demi-septiers ; chaque demi-septier contient deux poissons, & le poisson est de six pouces cubes.


CHOTTÉ. Mot usité dans quelques provinces, pour désigner le blé passé à la chaux avant de le semer, afin de détruire la poussière noire qui provient de la carie. La plus petite quantité de cette poussière attachée sur un grain, altère le germe, & fait carier l’épi. Il est démontré, par les expériences les plus décisives, qu’en répandant de cette poussière noire, qu’on appelle encore charbon, ou blé charbonné, sur les grains les plus sains, on est sûr qu’on aura du blé carié. Ce charbon est vraiment une maladie épidémique, si on peut se servir de cette expression. (Voyez le mot Chaulage)


CHOU. M. Tournefort le place dans la quatrième section de la cinquième classe, qui comprend les herbes à fleurs régulières disposées en croix, dont le pistil devient une silique divisée en deux loges séparées par une cloison, & il l’appelle brassica. M. von Linné le nomme aussi brassica, et le classe dans la tetradynamie siliqueuse. M. von Linné renferme sous le genre de brassica, les choux, la roquette, les raves, les navets ; mais comme ce Dictionnaire n’en est pas un de botanique, & que cette science y est purement accessoire, je traiterai tous ces articles sous leurs lettres respectives. C’est donc en agriculteur, & non en botaniste que je vais parler de la nom-