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en cherchant à chaque instant à atteindre la partie avec son pied de derrière qu’il lève & qu’il dirige sans cesse contre elle.

La chute du membre, dans les chiens, provient de la violence avec laquelle ils ont été quelquefois excités à se désaccoupler. Cette action toujours forcée par la brutalité des enfans, & même d’autres personnes qui se font un plaisir cruel de poursuivre & de battre un chien & une chienne liés, est une des causes de cette chute dans le mâle, & quelquefois de celle du vagin & de la matrice dans la femelle. L’un & l’autre de ces accidens ont été dissipés par la saignée, des breuvages tempérans, des lavemens térébenthinés ; par l’immersion du membre dans des spiritueux ; des injections de vin chaud dans la vulve, chez la femelle, après avoir enduit la matrice de compresses imbibées de cette liqueur, & un suspensoir.

Quant aux volatiles, nous avons eu occasion de remédier deux fois à cet événement, dans l’oie & le canard ; les douches, les lotions & les bains de vin chaud, aiguisés de teinture d’aloës avant & après la réduction, ont opéré avec le plus grand succès.

Cette maladie n’est pas commune dans les moutons & dans les bétes à cornes ; mais elle peut leur arriver. Le verrat en est plus souvent attaqué : celui-ci est, comme on le sait, très-lubrique ; il fatigue des demi-journées entières sa femelle, il la couvre plus ou moins de fois sans sortir du vagin, & après un congrès excessif, la verge demeure aisément pendante, & ne peut être retirée dans le fourreau.

On comprend, au surplus, que, d’après l’exposé des causes diverses qui donnent lieu à cette maladie, elle ne sauroit être soumise à un traitement général, qu’il doit être nécessairement relatif aux circonstances qui l’ont fait naître, ainsi qu’aux symptômes qui l’accompagnent, & aux maux qui la compliquent le plus souvent.

Celle qui provient d’efforts doit être traitée par des charges fortifiantes & résolutives, appliquées sur les lombes ; par des vulnéraires térébenthinés & nitrés, donnés en breuvages ; par des lavemens diurétiques, animés par l’essence de térébenthine ; enfin, par des fortifians résolutifs & spiritueux sur la partie malade, sous la forme de bains, de lotions, de fomentations, & un suspensoir.

Celle qui est le produit des douleurs néphrétiques, d’un grand feu dans le sang & dans les parties de la génération, sera combattue par des médicamens d’une vertu diamétralement opposée : la saignée, les calmans, les mucilagineux, les rafraîchissans, tant en breuvages qu’en lavemens, sauf, lorsque l’inflammation sera passée, à donner de l’activité à ces médicamens, en leur associant des diurétiques légèrement stimulans, dont on augmentera peu à peu la vertu ; & quant à la partie locale, vous la suspendrez, & elle sera tenue constamment humectée de vin chaud, auquel on ajoutera, par la suite, les teintures spiritueuses, telles que celles d’aloès, de myrrhe, &c.

Celle qui provient de l’abus des diurétiques âcres, est plutôt une espèce de semi-érection, qu’une véritable chute du membre : il en est de