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même de celle qui dépend de l’introduction réitérée de la sonde, &c. ; elles cèdent facilement l’une & l’autre aux lavemens, aux breuvages, aux douches & aux lotions émollientes, aiguisées de camphre dissous par la trituration, avec un jaune d’œuf. Mais si la sonde a fait de faunes routes, il faut injecter dans l’urètre cette même liqueur, avec addition du baume de commandeur.

Celle qui a pour cause l’inertie & la paralysie des parties, demande l’application des vessicatoires au périnée, & notamment sur les muscles érecteurs, & lorsqu’ils sont insuffisans, le cautère actuel doit en seconder les effets ; on pénètre ces muscles de pointes de feu, & on renouvelle l’application des vessicatoires, qu’on unit alors à l’onguent nervin ; on donne des breuvages & des lavemens de décoction de sabine & de rue, que l’on anime encore par une très-légère quantité de poudre de cantharides ou de scarabées, si besoin est ; mais il faut être très-prudent dans l’emploi de ces substances. (Voyez Cantharide) On panse le membre avec des liqueurs spiritueuses, telles que l’eau-de-vie ou l’esprit-de-vin, dans lesquelles on a fait infuser du quinquina, & dissoudre du camphre.

Si le mal est plus grave, & que la gangrène soit à craindre, on scarifie le membre dans plusieurs points de sa surface, & on l’enveloppe de compresses imbibées d’essence de térébenthine, chargées de quinquina en poudre très-fine.

Si le membre est infiltré, on substitue à ce composé, la teinture de quinquina dans l’esprit-de-vin, on l’anime par l’eau de rabel, & dans l’un & dans l’autre de ces cas, on donne pour breuvage le vin blanc, dans lequel on a fait infuser du quinquina & du safran de mars ; on donne encore des lavemens faits d’une forte décoction de ce quinquina, que l’on fait garder au malade le plus qu’il est possible. Si tous ces secours sont insuffisans, & si la gangrène fait des progrès, on procède à l’amputation du membre. (Voyez Paraphimosis, phimosis.)

La chute du membre occasionnée par des tumeurs sarcineuses aux aines, doit être traitée par les remèdes qui conviennent à la maladie essentielle. Les tumeurs extirpées, (Voyez Farcin) cautérisez les ulcères, remplissez-les d’onguent nervin & mercuriel ; suspendez le membre après l’avoir scarifié, enveloppez-le de plumaceaux chargés de ces onguens que vous aurez saupoudrés d’une suffisante quantité de quinquina en poudre.

Celle qui est le produit de poireaux & de fongosités qui tuméfient, gorgent & surchargent la verge, se traite à peu près de même. Nous ouvrons le fourreau par sa partie inférieure, nous découvrons les corps caverneux dans leur partie supérieure, nous extirpons toutes les excroissances, nous en attaquons les racines avec le feu, & nous pansons comme dans les cas précédens ; mais les dépuratoires que cette maladie exige sont donnés, partie en breuvages, partie en lavemens. Nous avons souvent observé que ces derniers, aiguisés d’essence de térébenthine opéroient plus efficacement ; mais si, comme il arrive souvent, les corps caverneux sont presque détruits, & que l’inertie de l’or-