Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 3.djvu/414

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Quand la capsule est vivante & pleine de suc, la cloison l’est pareillement, & elle se dessèche avec elle. La cloison n’a pas toujours la même position dans tous les fruits. Quelquefois ses deux côtés tranchans s’insèrent dans les sutures des panneaux, & alors on dit qu’elle est parallèle. Elle a cette position dans l’alysson & la lunaire ou bulbonac. Quelquefois ses deux côtés tranchans coupent longitudinalement les panneaux par le milieu, & alors la cloison est transversale, comme dans le thlaspi, la passe-rage. C’est à ces cloisons que les graines sont attachées par un petit cordon ombilical.

C’est Cesalpin qui le premier, en 1583, ait fait quelqu’attention aux loges des fruits, & aux cloisons des siliques & des capsules. M. Tournefort en a tiré un caractère distinctif des différentes sections de sa cinquième classe, qui renferme les fleurs en croix. M. M.


CLOQUE. Maladie commune aux feuilles des arbres, & plus particulièrement à celles du pêcher. Les feuilles se replient sur elles-mêmes, elles se froncent, se rident, changent de couleur, & paroissent former ensemble une touffe de figure très-indéterminée.

Cette maladie inquiète beaucoup, & avec raison, le cultivateur qui me paroît aussi peu instruit de sa cause que des remèdes qu’elle exige. Je vais rapporter ce que dit M. de la Ville-Hervé, neveu & élève de M. l’abbé Roger de Schabol, dans son excellent ouvrage intitulé : Pratique du jardinage, & je discuterai ensuite son opinion sur les causes de cette maladie.

« Vers la fin de mars, ou en avril, (c’est l’auteur qui parle,) les fleurs épanouies & nouées du pêcher, ses feuilles verdoyantes, & ses bourgeons déjà alongés, offriront le spectacle brillant d’un vert naissant, lorsque, d’une nuit à une autre, du matin au soir, tout ce superbe appareil se trouve changé en un désastre affreux. Ses feuilles listes & unies se recoquillent ; à ce beau vert succède une couleur livide, d’un brun noirâtre & rougeâtre tout ensemble. De minces qu’elles étoient, elles ont acquis subitement le double & le triple de leur épaisseur ordinaire ; difformes, repliées, elles sont raboteuses, graveleuses, galeuses. Les bourgeons, dont l’écorce étoit unie, luisante, & dont la figure étoit ronde, sont remplis de bosses, d’inégalités, de calus ; leur grosseur par le haut est le triple de celle du bas, & la gomme en découle de toutes parts ; les fruits naissans, dénués de l’ombrage des feuilles repliées qui se sèchent, sont à la merci des rayons du soleil ; &, bientôt dépourvus de nourriture, par la privation de leurs mères-nourrices, ils se fanent & tombent : enfin, les pucerons vont se loger dans les replis de ces feuilles brouies, (Voyez le mot Brouir) & achèvent de mettre le comble à la disgrace de ces arbres infortunés ».

« Quelle peut être la cause d’une métamorphose si subite ? Le seul souffle passager d’un vent brûlant peut bien changer l’économie extérieure de l’arbre, & détruire cette brillante harmonie, mais non-pas renverser, en un moment, tout son mécanisme intérieur ».

« Je me suis transporté, lors de la