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profit qu’on tire de cet animal. La chair se vend plus que celle du bœuf ; le sang, les boyaux, les viscères, les pieds, la langue, se préparent & se mangent. La graisse des intestins & de l’épiploon, qui est différente du lard, forme le sain-doux & le vieux-oing, dont on se sert dans les emplâtres & les onguens. On fait des cribles de sa peau ; des vergettes, des brosses, des pinceaux, avec ses soies. Sa chair prend mieux le sel qu’aucune autre, & se conserve plus longtemps. Si la chair de cet animal est proscrite chez quelques peuples, en Arabie, par exemple, c’est parce qu’il n’y a point de bois, point de nourriture, & que la salure des eaux & des alimens, rend le peuple très-sujet aux maladies cutanées. La loi, qui le défend dans ces contrées, est donc purement locale, & ne peut être bonne pour d’autres pays, où le cochon trouve une nourriture presqu’universelle, & en quelque façon nécessaire.


CHAPITRE IV.

Des maladies auxquelles le cochon est sujet.


I. Maladies internes. La fièvre, la gourme, la ladrerie, l’esquinancie, la péripneumonie, la jaunisse, la rougeole, la léthargie, la râtelle, le cours de ventre, les tranchées, le pissement de sang & la rage.

II. Maladies externes. Le catarre, l’ulcère aux oreilles, le chancre, le charbon, les tumeurs à la ganache, la saleté de la peau, la gale, le pouilleutement, la fracture & les chicots.

On trouvera dans la Planche 11, ci-jointe, le siège de ces maladies ; & quant au traitement de chacune d’elles, voyez l’ordre du Dictionnaire. M. T.


COCON. (Voyez Vers à soie)


COEFFE, Botanique. C’est une enveloppe mince & membraneuse, qui entoure la partie de la fructification dans plusieurs espèces de mousses. (Voyez, Fig. 7, Planche du mot Coque) Cette coeffe B a la forme d’un capuchon, ou d’un bonnet pointu par l’extrémité. Elle recouvre l’urne A des mousses, & empêche les graines qu’elle renferme de se répandre avant leur maturité, & les défend des injures du temps. Elle n’est pas seule à leur rendre cet important service ; car, entre la coeffe & les graines, il se trouve encore l’opercule, qui est un couvercle de forme variée, obtus, ou pointu, ou conique. La coeffe ne protège les parties de la fructification des mousses, que pendant un certain temps, pendant leur jeunesse, peut-être jusqu’au moment où l’opercule a acquis assez de force & de consistance pour pouvoir être chargé seul de cet emploi.

Quoique la nature tende toujours au même but, rarement, pourtant, est-elle absolument uniforme dans ses moyens, & les plus agréables diversité & variété se font admirer presque toujours dans ses ouvrages. Les coeffes des mousses paroissent se ressembler toutes au premier coup d’œil ; mais un observateur attentif y découvre encore une variété dans la forme & les couleurs. On peut facilement les distinguer en sept variétés assez frappantes : 1.o coiffe velue, pointue à son sommet, laciniée à son bord inférieur, & d’un blanc-roussâtre, comme dans le mnie polytrique ; 2.o coeffe d’un blanc-