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du colombier, on fera très-bien de leur procurer de l’eau dans le colombier même, soit dans des vases, soit au moyen des pompes semblables, mais plus grandes que celles dont on se sert pour les petites volières.


COLOMBINE. Mot qui désigne spécialement la fiente de pigeon, &c, par extension, celle des volailles. En Normandie, on nomme la première poulnée. On ne connoît point d’engrais aussi chaud, ni aussi actif : il produit de grands effets, ou de grands maux, suivant la manière dont il est employé.

On lit dans les Mémoires de la Société d’agriculture de Rouen, une manière de préparer la colombine, qui mérite d’être rapportée. Pour tirer parti de la poulnée, on transporte dans le colombier, de temps à autre, du crotin de cheval, dont on couvre, de trois à quatre pouces d’épaisseur, la poulnée qui est sur le plancher du colombier, & que l’on fait tomber des parties supérieures lorsqu’on les nettoie. On réitère deux à trois fois dans l’année ; de sorte que la poulnée & le crotin sont assemblés par couches. On les laisse dans cet état, jusqu’au temps qu’il convient de porter cet engrais sur les terres : on augmente encore cette quantité de la poulnée, en ajoutant du crotin de cheval en proportion.

Cet amas sert à ranimer les blés qui semblent languir, ou à fumer les terres que l’on voudroit ensemencer en lin. Lorsqu’on retire cet engrais du colombier, on mêle le tout, en le réduisant en poudre à force de coups ; lorsqu’on le veut employer, on le sème, à la fin de février, ou dans le mois de mars, de la même manière que si on semoit le grain.

Je conviens de la bonté de ce procédé, considéré comme engrais ; mais il me paroît démontré que, si on le suivoit dans des provinces plus chaudes que celle de Normandie l’infection s’établiroit dans le colombier, & aucun pigeon ne sauroit y demeurer. Il vaudrait beaucoup mieux, même en Normandie, préparer de semblables couches de poulnée, par-tout ailleurs que dans le colombier.


COLEUVRÉE. (Voy. Bryone)


COLZA ou COLSAT. (Voyez l’article Choux, dans lequel on trouvera sa description, page 303, & la manière de le cultiver, page 316)


COMMIS, COMMISSIONNAIRE. C’est un homme chargé par un autre de l’achat, ou de la vente des denrées, moyennant une rétribution convenue, appelée droit de commission. Heureux le canton de vignoble, sur-tout, qui peut se passer des secours affreux de cette classe d’homme ! Après les collecteurs de taille, dans les pays d’élection, je ne connois point de fléau plus redoutable aux campagnes. Au mot Abondance, page 177, Tome I, on trouvera une foible esquisse de leurs désastreuses opérations, & il seroit trop dégoûtant d’entrer ici dans de plus grands détails. Je dirai seulement que le commissionnaire trompe celui de qui il achète, & celui pour qui il achète. Tous les commissionnaires sont-ils donc de mal-honnêtes gens ? J’aime à croire le contraire ; mais il faut convenir que le nombre des commissionnaires honnêtes en est bien circonscrit, & que les spécu-