Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 3.djvu/695

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

blanchie avec la farine d’orge, des plantes fraîches & tendres ; les tenir chaudement dans l’étable, dont on aura le soin de renouveler l’air deux ou trois fois par jour, exposer les mamelles à la vapeur d’une décoction émolliente plusieurs fois répétée.

Nous observerons, avant de finir cet article, que le desséchement des mamelles ou mal sec est, pour l’ordinaire, contagieux dans les chèvres, & qu’il attaque particulièrement ces animaux pendant les grandes chaleurs de l’été, & lorsqu’ils ont resté longtemps sans boire. On s’en assure en ce que les sources du lait sont taries ; les mamelles se dessèchent, l’animal maigrit à vue d’œil, & succombe enfin en peu de jours.

Lorsque le cultivateur s’apperçoit de la contagion, c’est-à-dire, lorsque le mal commence à se répandre, il faut qu’il fasse conduire promptement les chèvres dans des pâturages gras & humides ; les faire sortir bien matin, afin qu’elles puissent humer la rosée, & leur frotter, deux fois le jour, les mamelles avec du lait bien gras, & ne pas manquer surtout de les mener boire plusieurs fois dans le jour. M. T.


DESSICCATIF. C’est le nom que l’on donne aux remèdes qui ont la vertu de dessécher & d’absorber l’humidité superflue des plaies & des ulcères. (V. Plaie & Ulcère) M. B.


DESSOLER, Médecine Vétérinaire. C’est enlever la sole de corne de dessus la sole charnue. Quant à la manière de procéder à cette opération, voy. Dessolure.


DESSOLURE, Médecine vétérinaire. Opération par laquelle le maréchal enlève la sole de corne de dessus la sole charnue.

Manière de dessoler. On doit commencer, 1°. par humecter la sole de corne ; les cataplasmes émolliens des feuilles de mauve & de pariétaire, appliqués sur la sole, & renouvelés de quatre en quatre heures, rempliront l’objet destiné, en rendant la sole plus souple, & en évitant par conséquent les douleurs qui accompagnent l’opération.

2°. La sole de corne étant humectée & ramollie par les cataplasmes, on doit abattre du pied, autant qu’il paroît nécessaire.

3°. On doit ensuite le parer dans l’épaisseur de la sole, afin de la diminuer, de la rendre souple & flexible, & par conséquent plus aisée à enlever.

4°. Il faut sur-tout parer la sole le long des côtés de la fourchette, parce que c’est-là le vrai moyen de favoriser sa séparation de la sole charnue.

5°. Le pied étant ainsi abattu, & la sole à demi-parée, on prend un fer à dessolure, pour voir s’il convient au pied, & on le met au feu pour lui donner l’ajusture & la tournure convenables. (Voyez Ferrure)

6°. Le fer étant porté sur le pied, il faut avoir l’appareil tout prêt. Cet appareil consiste en quelque plumaceaux d’étoupes cardées, en des éclisses, c’est-à-dire, en des morceaux de bois très-minces, en une ligature, & en quatre ou cinq clous bien courts.

7°. Le pied étant paré, on doit séparer avec la cornière du boutoir, la muraille d’avec la sole, & aller légèrement jusqu’au vif, en commençant par la pince, en s’avançant toujours