Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 3.djvu/697

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découvrir entièrement la sole à chaque pansement, observant d’appliquer d’abord de petits plumaceaux, suivant la grandeur de la plaie, & d’en mettre successivement de plus grands en dessus.

16°. Les plumaceaux ainsi appliqués on met les éclisses, évitant toujours de comprimer la pince ce qui seroit d’autant plus dangereux, que la sole étant molle, ne pourroit résister à la compression en cet endroit.

17°. Les éclisses posées, on couvre les talons de plusieurs gros plumaceaux, qui seront contenus par une bande d’un large ruban de fil ; après quoi on conduit l’animal dans l’écurie, on le saigne à la veine jugulaire, s’il a beaucoup souffert, ou si le cas l’exige.

Des cas où il convient de dessoler. On dessole ordinairement le cheval & les autres bêtes asines, dans le clou de rue grave, dans la bleime, dans le fic à la fourchette, dans les javarts, les extensions des tendons, & dans toutes les circonstances où il y a de la matière accumulée sous la sole de corne. (Voyez tous ces mots.) Nous recommandons aux maréchaux de la campagne, de ne jamais dessoler les mules & les chevaux encloués, à moins que l’os du pied n’ait été intéressé. (Voyez Enclouure) M. T.


DÉTERSIF. Les remèdes détersifs ou nettoyans, sont les médicamens qui purifient les plaies, en fondant les tumeurs épaisses qui se collent à leur surface. (Voyez Plaie & Ulcère)


DÉTOUPILLONER. Vieux mot employé par les jardiniers, pour désigner le retranchement des branches, qui croissent par touffe sur les arbres mal taillés : on appelle ces arbres des têtes de saule.


DÉVOIEMENT ou DIARRHÉE, FLUX DE VENTRE ou COURS DE VENTRE. Le dévoiement est cet état dans lequel il sort par le fondement, quelquefois avec douleur & quelquefois sans douleur, des matières de nature différente, & qui varient par l’odeur & par la couleur ; ces matières sont quelquefois tellement fluides & détrempées, qu’il est impossible souvent que les malades puissent les retenir.

Le dévoiement est ordinaire, ou il est sanguin. Pour le dévoiement sanguin, Voyez Dyssenterie. Nous allons, dans cet article, nous occuper du dévoiement ordinaire.

Le dévoiement ordinaire reconnoît trois degrés distingués par des effets & par des noms différens.

Le premier degré du dévoiement, est le dévoiement ordinaire, tel que nous l’avons décrit plus haut.

Le second degré se nomme flux cœliaque, & se reconnoît aux signes suivans. Les matières alimentaires n’ont éprouvé dans les différentes voies de la digestion aucune altération, & contiennent le chyle tout entier ; le chyle détrempe les matières alimentaires, & leur donne sa couleur blanche : on doit sentir combien cet espèce de dévoiement est dangereux par l’affoiblissement considérable dans lequel il jette le malade, qui ne réparant pas ses forces par le moyen du chyle, tombe par degré dans l’anéantissement.

Le troisième degré se nomme lienterie, & se fait connoître par les signes suivans : dans le second degré nommé flux cœliaque, le chyle est