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proportion que la longueur du patron, à peu de chose près : il n’y auroit aucun inconvénient quand elle ne seroit point aussi large que le patron est long.

Le tétard ou limonier doit avoir au moins vingt-cinq pouces, depuis le patron jusqu’à son extrémité. Quand la charrue est extrêmement forte, on peut lui donner trois à quatre pouces de longueur, afin de donner plus d’aisance à l’attelage pour tirer. Son équarrissage est de trois pouces.

L’éparts ou la traverse qu’on passe dans la mortoise pratiquée à l’extrémité du tétard, pour attacher à chaque bout les palonniers qui reçoivent les traits des chevaux, a trente pouces de longueur, trois pouces de largeur, & un pouce & demi d’épaisseur ; ces proportions sont assez constantes pour toutes sortes de charrues.

Les deux palonniers ont chacun vingt-un pouces de longueur, & elle suffit pour tenir les traits à la distance qui est nécessaire, afin qu’ils ne frottent point trop contre les cuisses des chevaux. Quand on veut labourer avec un seul cheval, ou qu’on veut en mettre plusieurs à la queue les uns des autres, on supprime l’éparts, pour mettre un seul palonnier au bout du tétard ; si on veut constamment mettre les animaux de tirage à la file les uns des autres, on peut absolument supprimer le tétard, & le remplacer par deux limons qu’on cloue sur le patron : leur longueur ne doit pas excéder les épaules du cheval limonier ; il est bon qu’ils soient courbés en dehors, afin que dans la marche de la charrue ils ne battent point contre les flancs du limonier.

CHAPITRE III.

Des différentes espèces de Charrues.

Toutes les charrues, relativement à la différence des principes de leur construction, peuvent se réduire à deux espèces : les autres, quoique connues sous diverses dénominations, sont renfermées dans la classe de l’une de ces deux espèces, à cause de l’analogie de leur construction, qui est fondée sur les mêmes principes. La première espèce comprend les charrues simples ; elles sont ainsi appelées, parce que la forme de leur construction, est un assemblage moins composé ; ce qui les rend un instrument de culture assez léger.

La seconde espèce renferme les charrues à avant-train : dans cette classe sont comprises toutes les charrues, dont le soc est précédé de deux roues, sur l’axe desquelles la flèche de l’arrière-train est portée. D’une charrue simple on peut donc en faire une charrue composée ou à avant-train, en faisant porter la flèche sur deux roues : de même toute charrue composée peut devenir une charrue simple, en supprimant l’avant-train qui porte la flèche.

De quelque sorte que soient les charrues, elles doivent donc être comprises dans l’une de ces deux espèces ; qu’elles soient à tourne-oreille, à double oreille, à versoir fixe, à soc pointu, à soc en fer de lance, à soc à double aile, ou aile simple, &c. &c. ; que leur construction soit simple ou composée ; les principes étant les mêmes, elles seront toujours des charrues de l’une de ces deux espèces ; c’est-à-dire,