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toujours dans l’endroit le plus bas du billon, afin de conserver l’équilibre. Dans cette circonstance on est obligé d’entamer un billon des deux côtés, c’est-à-dire, par la droite, & ensuite par la gauche pour revenir à la droite, afin que la roue la plus haute se trouve toujours du côté le plus bas. Cette inégalité des roues est indispensable, quand les billons sont étroits & fort élevés dans le milieu.

L’avant-train des charrues composées n’est pas constamment formé de deux roues : des agriculteurs ingénieux, instruits par la pratique, ont imaginé, pour rendre la charrue plus légère, de ne mettre qu’une seule roue à l’avant-train. Nous allons commencer par la description de celles dont l’avant-train est formé de deux roues, ensuite nous donnerons celles dont l’avant-train n’a qu’une roue.

CHAPITRE II.

Des Charrues dont l’avant-train est composé de deux roues.

Section Première.

Description de la Charrue ordinaire à avant-train, avec les changemens que M. Duhamel y a faits pour la perfectionner.

Cette charrue avoit des défauts essentiels, que M. Duhamel a tâché de réformer en partie, pour la rendre plus propre à l’Agriculture. La voie des roues étoit beaucoup trop large ; en diminuant leur essieu, il a aussi raccourci leur moyeu en dedans ; par ce moyen, leur voie a été bien moindre qu’auparavant ; l’avant-train a donc acquis une solidité qu’il n’avoit pas. Le forceau étoit prolongé assez loin derrière la sellette pour recevoir le collet ; c’étoit par conséquent une surabondance de bois qui rendoit cet avant-train fort lourd, & qui étoit cause que le coutre & le soc se trouvoient entre les deux roues.

L’arrière-train de cette charrue, représenté par la Fig. 6, Pl. 3, pag. 83, est composé du sep AA, il est plat en dessous, afin qu’il puisse aisément couler sur le terrein : il a vingt-sept à vingt-huit pouces de longueur, sa largeur à sa partie postérieure où l’âge est assemblée, est de six pouces, & son épaisseur de trois : il diminue insensiblement jusqu’à sa pointe qui entre dans le soc. Le côté opposé au versoir est garni d’une bande de fer, afin qu’il ne s’use point trop vite par les frottemens. Son bout antérieur est garni d’un soc plat B, qui est acéré & tranchant : il a quatre pouces un quart de largeur à l’endroit où il embrasse le sep, & huit dans sa plus grande largeur ; sa longueur est de treize pouces & demi ; il se termine en pointe pour entrer plus aisément dans la terre. On le voit représenté par la Fig. 8.

Le double manche CC entre dans une mortoise pratiquée au bout postérieur du sep, où il est enfoncé très-solidement : depuis le sep jusqu’à son extrémité, il a trois pieds neuf pouces de longueur ; sa plus grande largeur est de trois pouces sur un pouce & un quart d’épaisseur : la plus grande ouverture de ces deux manches, qui est à leur extrémité est de quinze pouces ; ils sont soutenus dans le haut par une traverse qui rend leur assemblage plus solide,